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mardi 19 août 2014

Le blasphème contre l'esprit ne sera pas pardonné !?...

LE BLASPHÈME CONTRE L’ESPRIT NE SERA PAS PARDONNÉ
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Matthieu 12.31-32

 

Yves I-Bing Cheng, M.D., M.A.

www.entretienschretiens.com

 

 

La patience de Dieu à l’égard de l’homme pécheur est l’un des aspects les plus encourageants du message chrétien. Tous peuvent recevoir le pardon divin. La Bible nous révèle de façon surprenante que Dieu a même choisi de retarder la seconde venue du Christ afin de laisser le plus de temps possible aux hommes l’occasion de se repentir (2Pierre 3.9). Mais la miséricorde de Dieu a des limites. Il y a en effet un péché qui ne peut pas être pardonné. Jésus l’appelle ‘le blasphème contre l’Esprit.’ Il s’agit d’une offense qui est sans remède. Regardons l’enseignement de Jésus sur ce sujet.

Matthieu 12.31. C’est pourquoi je vous dis : Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera point pardonné.
32 Quiconque parlera contre le Fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque parlera contre le Saint–Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir.

Deux sortes de blasphème

Ce passage fait une distinction très nette entre deux catégories de blasphème. Il y a le blasphème contre le Fils de l’homme et le blasphème contre l’Esprit de Dieu. Dans le premier cas, le péché est commis contre le Fils de l’homme. Qui est le Fils de l’homme? Il s’agit bien sûr du Seigneur Jésus. Tout blasphème et tout péché contre Jésus pourra être pardonné aux hommes. Mais le blasphème contre le Saint-Esprit ne peut pas être pardonné. Le blasphème est un crime qui consiste à tenir des propos diffamatoires et outrageants contre quelqu’un. On attaque la réputation d’une personne par des paroles injurieuses. Lorsque nous plaçons les versets 31 et 32 l’un à côté de l’autre, nous notons que ‘le blasphème contre l’Esprit’ est défini par l’action de ‘parler contre l’Esprit Saint.’ Nous insultons ainsi la personne du Saint-Esprit.

Donc, tous les péchés sont pardonnables, sauf un. Il n’y a pas de pardon pour quiconque parlera contre l’Esprit. Avant d’explorer la signification de ce terrible péché, je crois qu’il serait utile d’expliquer pourquoi le blasphème contre Jésus peut être pardonné alors que ce n’est pas le cas pour le blasphème contre l’Esprit.

En effet, comment se fait-il que vous pouvez parler en mal contre le Fils de l’homme, de pécher contre Jésus, et avoir encore la possibilité de bénéficier du pardon tandis que le blasphème contre l’Esprit, lui, n’est pas pardonnable? Ne trouvez-vous pas étrange que Jésus établisse une différence entre ces deux sortes de péché? Considérez la question de cette façon. Lorsque vous parlez contre Jésus, ne parlez-vous pas aussi contre Dieu? Et en insultant Dieu, vos paroles ne sont-elles pas aussi dirigées contre l’Esprit Saint? Suite au mensonge d’Ananias et Saphira, l’apôtre Pierre affirma que mentir au Saint-Esprit, c’est mentir à Dieu (Actes 5.3-4). Alors comment expliquer la si grande différence entre le blasphème contre Jésus et le blasphème contre l’Esprit? Le degré de culpabilité n’est-il pas le même dans les deux cas?

Pécher par ignorance

Jean le Baptiste dit à la foule en Jean 1.26, ‘Il y a quelqu’un au milieu de vous que vous ne connaissez pas.’ Jésus se trouvait au milieu d’eux, en chair et en os, bien qu’ils ne le connaissaient pas. Ils ne le reconnaissaient pas comme le Messie. Certaines personnes, par leur ignorance de la véritable identité du Christ, ont peut-être injurié le Seigneur. Or un péché commis par ignorance est pardonnable. Tout péché contre Jésus, même celui de le crucifier sur la croix, peut être pardonné. Souvenez-vous de ses paroles au moment de sa crucifixion. Père, pardonne–leur, car ils ne savent ce qu’ils font (Luc 23.34). Ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Ils ne savaient pas qu’ils mettaient à mort le Messie. Ce péché, qu’elle qu’en fût la culpabilité, Dieu pouvait le pardonner parce qu’ils avaient agi par ignorance. Il est important de bien observer ce point.

Cela signifie, par contraste, que le péché contre le Saint Esprit ne peut pas être commis par ignorance. Lorsque vous commettez une telle faute, vous n’êtes plus dans l’ignorance. Il y a donc ici une distinction entre la méconnaissance de la personne du Christ et le rejet délibéré et persistent de sa divinité après l’avoir connue. Nous reviendrons sur le péché impardonnable dans un moment.

Je peux ainsi pécher contre Jésus par ignorance, sans savoir qui il est vraiment. Le nom de Jésus ne signifie rien pour moi. Je peux mépriser les chrétiens. Je peux attaquer l’église. Je peux ridiculiser le christianisme. Malgré tout cela, je peux encore bénéficier du pardon de Dieu. Paul a bien connu cette expérience-là. L’apôtre Paul avoue en 1Timothée 1.13 qu’il a été un blasphémateur envers Dieu avant qu’il ne se convertisse. Il dit, Moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Mais j’ai obtenu miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité. Par ces paroles, Paul reconnaît trois fautes : il a blasphémé, persécuté et attaqué Jésus. Malgré tous ses torts, Dieu lui a quand même manifesté sa miséricorde. Pourquoi le Seigneur lui a-t-il pardonné ses péchés? Parce que Paul a persécuté l’église ‘par ignorance’ et ‘dans l’incrédulité.’ L’ignorance et l’incrédulité ne peuvent excuser les actes outrageux de Paul envers les croyants mais elles expliquent pourquoi Dieu l’a traité avec miséricorde.

En nommant ses propres péchés, Paul montre qu’il n’était pas un pécheur opiniâtre. Il n’a pas péché contre l’Esprit Saint même si on pourrait qualifier sa conduite de barbare. Voyez-vous, son cœur n’a jamais cessé d’être ouvert à Dieu. Il ne savait pas que Jésus était le Christ. En persécutant les chrétiens, il pensait sincèrement rendre service à Dieu. Il croyait vraiment que la foi chrétienne était opposée au Jéhovah de l’AT. Avec tout le zèle et l’énergie qu’il possédait, il a alors cherché à défendre l’honneur de Dieu en faisant mourir les chrétiens (Philippiens 3.6). Mais il s’agissait d’un zèle qui reposait sur un mauvais fondement. Et en ce sens, il a agit par ignorance, sans savoir que son zèle causerait tant de tort à Dieu.

L’apôtre Paul s’est toujours efforcé d’avoir une conscience sans reproche. Il s’agit-là d’une règle de conduite qu’il s’est exercé à appliquer tout au long de sa vie, même avant qu’il ne devienne chrétien. Il déclara devant le sanhédrin en Actes 23.1, Hommes frères, c’est en toute bonne conscience que je me suis conduit jusqu’à ce jour devant Dieu. Il répéta la même chose en Actes 24.16. C’est pourquoi, moi aussi, je m’exerce à avoir constamment une conscience irréprochable devant Dieu et devant les hommes.

Un récepteur spirituel

La question de la conscience est extrêmement importante dans la relation de l’être humain avec Dieu. Pourquoi est-elle importante? Il faut savoir que Dieu utilise la conscience pour parler aux hommes. Mais qu’est-ce que la conscience? Définie simplement, la conscience est un agent intérieur qui porte des jugements de valeur morale sur les motivations et les actions d’une personne. Elle ne provient ni de notre éducation ni de la société, bien qu’elle puisse en être influencée. Il s’agit avant tout d’une faculté humaine innée. Tous les hommes naissent avec une certaine capacité d’évaluer le caractère juste ou injuste d’une situation ou d’une action. C’est pourquoi un individu, même s’il ne connaît pas Dieu, peut éprouver des remords après avoir mal agi. La conscience constitue le dernier lien par lequel un contact avec le divin est encore possible, même si la personne vit dans le péché. En Romains 2.15, Paul lie le témoignage intérieur de la conscience à la loi de Dieu écrite dans tout cœur humain. Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi … ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage… Ce verset nous montre que le non-chrétien, même s’il ne connaît pas la loi de Dieu, accomplit les préceptes de cette loi lorsqu’il écoute la voix de sa conscience.

L’apôtre Paul est un homme qui n’a jamais cessé d’ouvrir sa conscience à Dieu, même avant sa conversion. C’est pourquoi Dieu a pu le toucher d’une manière si puissante sur la route conduisant à Damas. Du point de vue biblique, il est clair que la conscience joue un rôle crucial dans l’expérience de la conversion. Si Paul avait ignoré le témoignage de sa conscience, il n’aurait pas été en mesure d’être sensible à la voix de Dieu. De la même manière, Dieu nous parle encore aujourd’hui au travers de notre conscience.

Ceci étant dit, il ne faudrait toutefois pas mettre sur le même pied la conscience et la voix de Dieu ou la loi de Dieu. La conscience n’est pas la voix de Dieu. Elle n’est pas toujours fiable. La conscience rend témoignage aux normes morales des autorités qui l’ont inspirée mais comme dans le cas de tout témoin, le témoignage de la conscience peut être erroné. Il est possible par exemple qu’elle ait mal interprété les normes sur lesquelles reposent son témoignage, que ces normes soient chrétiennes ou non. On se souviendra du zèle fautif de Paul. Donc la conscience n’est pas la voix de Dieu, mais la voix de Dieu peut certainement instruire la conscience. Notre conscience se compare ainsi à un récepteur spiritual, capable de capter les signaux émis par Dieu.

Réduite au silence

Lorsque nous agissons à l’encontre de notre conscience, il se produit quelque chose en nous qui nous rend inconfortables. Ce sentiment se traduit souvent par du remords, du regret ou de la culpabilité. Mais nous ne sommes pas obligés d’écouter notre conscience. Il suffit tout simplement de la réduire au silence, un peu comme on le ferait en baissant le volume de la radio. Nous avons tous déjà entendu parler de ces criminels chez qui le sens moral semble totalement absent. Ils continuent à proclamer leur innocence même après leur emprisonnement. Ces cas sont des exemples extrêmes où la conscience a été complètement insensibilisée. En supprimant le témoignage de la conscience, il est possible de commettre les crimes les plus haineux sans avoir le sentiment d’avoir mal agi.

Le chrétien peut aussi refouler sa conscience. La Bible nous enseigne qu’une bonne conscience a un rôle très important à jouer sur le plan de la foi et que la suppression de son activité entraîne inévitablement d’importantes perturbations spirituelles. À cet effet, Paul établit un lien étroit entre la foi et la conscience. En 1Timothée 1.5, il écrit, Or la fin de l’ordonnance, c’est l’amour qui procède d’un cœur pur et d’une bonne conscience et d’une foi sincère. L’amour est le but suprême de la rédemption. Pour que l’amour de Dieu soit répandu dans nos cœurs, trois conditions sont nécessaires : un cœur pur, une bonne conscience et une foi sincère. Sans un cœur pur, vous ne pouvez pas avoir une bonne conscience. Et si vous n’avez pas une bonne conscience, comment votre foi peut-elle être sincère? Il y aurait lieu de questionner votre foi si votre conscience vous accuse sur une base régulière. Foi et bonne conscience vont de pair et doivent toujours être en harmonie.

Quel est donc le danger que court celui qui ne prête pas attention à sa conscience? Continuons à lire ce passage. En 1Timothée 1.18-19, Paul écrit ceci. Je te confie cette ordonnance, mon enfant Timothée … afin que par elles tu combattes le bon combat, gardant la foi et une bonne conscience (notez à nouveau le lien entre foi et conscience), que quelques–uns ayant rejetée, ils ont fait naufrage quant à la foi. Certains individus ont fait naufrage par rapport à la foi parce qu’ils n’ont pas voulu écouter les avertissements de leur conscience. Ainsi le rejet de leur conscience a causé le naufrage de leur foi, tel un navire qui frappe un rocher et coule. Autrement dit, ils ont perdu la foi.

Voilà un très sérieux avertissement. ‘Quelques-uns ont rejeté leur conscience.’ Le mot grec pour ‘rejeté’ (apotheomai) désigne un geste énergique. Il signifie ‘repousser avec force.’ Il s’agit donc d’un acte délibéré, et non pas d’une négligence passive comme pourraient suggérer les traductions où on retrouve le terme ‘perdu’ ou ‘abandonner’ (Cette conscience, quelques–uns l’ont perdue   Louis Segond). Lorsqu’une personne repousse constamment sa conscience, celle-ci s’expose à un danger terrible : le naufrage de sa foi. Sa foi sera perdue, détruite à jamais. En d’autres mots, le fait de tourner le dos à sa bonne conscience conduira inévitablement à l’anéantissement de la foi si rien ne change. Et j’aimerais vous faire remarquer qu’on ne peut pas parler de naufrage sans qu’il y ait un navire qui sombre. De la même façon, le naufrage de la foi ne peut pas se produire sans qu’il y ait au préalable une foi véritable. Ceux qui ont fait naufrage par rapport à la foi devaient être de vrais croyants, de disciples qui ont connu la foi et qui maintenant l’ont perdue.

Un acte volontaire

Retournons au péché qui consiste à blasphémer contre le Saint Esprit. Certains disent que ce péché n’est commis que par des chrétiens. Le non-chrétien, ne connaissant pas le Saint Esprit, ne peut pas se rendre coupable d’un tel crime. Je suis loin de partager cette opinion. Je ne crois pas que le péché contre l’Esprit doit nécessairement être limité aux croyants. Il est possible pour un individu, même s’il n’a jamais entendu parlé du Saint Esprit, de commettre ce péché.

Je m’explique. Cet avertissement, Jésus l’a adressé avant tout aux pharisiens. Au v. 24, nous voyons que ce sont eux qui ont dit, Cet homme (Jésus) ne chasse les démons que par Béelzébul, prince des démons. Les pharisiens ont attribué à Satan les œuvres du Seigneur. Et c’est en réaction à cette fausse accusation que Jésus soulève la question du péché impardonnable. S’il y a un groupe de personnes qui ont pu commettre ce péché, ce sont bien les pharisiens. Or les pharisiens n’étaient pas pour la plupart des croyants dans le sens d’être des disciples de Christ. Ils pratiquaient la religion avec beaucoup de minutie, certes. Ils connaissaient l’existence de l’Esprit de Dieu mais ils n’étaient pas sauvés pour autant. Jésus les accuse d’avoir un cœur malsain, les qualifiant au v. 34 de ‘vipères’ à cause de leurs paroles malveillantes. Il va jusqu’à les prévenir du crime impardonnable qu’ils étaient sur le point de commettre.

Comment les pharisiens ont-ils pu se rendre jusque-là? Voilà une question fort importante et nous allons tenter d’y répondre en regardant le passage parallèle dans l’évangile de Marc. Le Seigneur Jésus dit en Marc 3.29, Quiconque blasphémera contre le Saint–Esprit n’obtiendra jamais de pardon : il est coupable d’un péché éternel. Vous vous souviendrez que dans l’évangile de Matthieu, nous avions la phrase, Il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir (Matthieu 12.32). Ce verset a exactement la même signification que celui en Marc. Il est coupable d’un péché éternel. Le péché éternel est donc un péché pour lequel il n’y a pas de pardon. Il ne pourra jamais être effacé, ni dans cette vie ni dans le monde à venir.

Marc nous explique pourquoi les pharisiens et les scribes sont en danger de subir ce redoutable jugement. V. 30 : Jésus parla ainsi (à propos du péché éternel) parce qu’ils disaient : Il est possédé d’un esprit impur. En attribuant au diable les miracles accomplis par Jésus, ceux-ci avaient péché contre le Saint Esprit. Prenez note que les pharisiens n’ont même pas mentionné le nom du Saint Esprit. Alors comment ont-ils pu blasphémer contre lui? Et bien, ils ont attaqué le Saint Esprit par insinuation. Les pharisiens avaient accusé Jésus de faire des prodiges par la puissance du diable. En vérité, c’est par la puissance de l’Esprit que Jésus opérait les miracles (Matthieu 12.28). Les pharisiens qualifiaient donc le Saint Esprit de Satan! C’est pourquoi Jésus lança un sévère avertissement à tous ceux qui, comme eux, blasphémeraient contre l’Esprit de Dieu.

Mais pourquoi, en agissant de la sorte, se rend-on coupable d’un péché éternel? La réponse est bien simple. Examinez la situation. Pensez-vous que les pharisiens et les scribes ont accusé Jésus dans l’ignorance de ses pouvoirs divins? Pas du tout. Ils ont refusé d’admettre la vérité, sachant fort bien que la puissance de Jésus ne pouvait pas provenir de Satan. Ils ont délibérément discrédité le travail de l’Esprit même s’il n’y avait pas d’autres façons d’expliquer l’exorcisme dont ils venaient d’être témoins. Ils savaient pertinemment que la puissance de Dieu était en Christ dans ce miracle mais ils ont quand même nié cette vérité en déclarant publiquement que Jésus détenait son pouvoir du diable.

Ceux dont la conscience est cautérisée

Vous voyez que nous insistons sur la nature intentionnelle du comportement des pharisiens. Leur attitude démontre qu’ils avaient déjà pris position sur l’origine de l’exorcisme. En attribuant à la puissance de Satan le miracle de Jésus, il est évident qu’ils se sont rangés du côté du diable. Au lieu de reconnaître que Jésus agissait bien en chassant les démons, ils l’accusèrent d’être mauvais. C’est pourquoi le Seigneur Jésus poursuit son discours en évoquant de façon répétée le bien et le mal du v. 33 au v. 37. Voici ce qu’il dit.

Matthieu 12.33. Ou faites l’arbre bon et son fruit bon, ou faites l’arbre mauvais et son fruit mauvais, car l’arbre est connu par son fruit.
34 Race de vipères, comment, étant méchants, pouvez–vous dire de bonnes choses ? car de l’abondance du cœur la bouche parle.
35 L’homme bon, du bon trésor, produit de bonnes choses, et l’homme mauvais, du mauvais trésor, produit de mauvaises choses.
36 Et je vous dis que, de toute parole oiseuse qu’ils auront dite, les hommes rendront compte au jour de jugement ;
37 car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné.

Prenez note du contraste entre le bien et le mal dans ce passage. Un arbre bon et un arbre mauvais. Un fruit bon et un fruit mauvais. Un homme bon et un homme mauvais. Un bon trésor et un mauvais trésor. De bonnes choses et de mauvaises choses. Ce qu’il faut retenir de cette observation, c’est qu’il y a un choix à faire entre le bien et le mal. Ou bien vous vous associez à ce qui est bon, ou bien vous choisissez le mauvais côté des choses.

Au v. 34, nous lisons la phrase, C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle. La parole est la révélation de ce qui remplit le cœur de l’homme. Elle montre si son cœur est plein de bonnes choses ou si ce sont de mauvaises choses qui débordent de son cœur. Les pharisiens ont commis un grave péché et leurs paroles sont le juste reflet du caractère mauvais de leur cœur. Que mettent-elles en évidence exactement? Elles montrent qu’ils ont préféré le mal au bien. Remarquez cette étrange expression au v. 35. L’homme bon tire de bonnes choses de son bon trésor, et l’homme méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor. Un ‘mauvais trésor.’ Comment un trésor peut-il être mauvais? L’homme méchant s’attache aux choses mauvaises. Il les amasse comme on accumule un trésor. Or un trésor n’est constitué que de choses précieuses à vos yeux. Un trésor n’est pas un trésor s’il ne contient pas ce que vous estimez. Aussi illogique que cela puisse être, l’homme aime choisir ce qui est malsain. Nous lisons en John 3 la vérité selon laquelle les hommes préfèrent l’obscurité à la lumière. Autrement dit, ils ont une préférence pour le mal. Et au fur et à mesure que vous laissez le mal envahir votre vie, accumulant un mauvais trésor plutôt qu’un bon trésor, votre cœur s’endurcira graduellement. Puis un jour, vous fermerez l’oreille à la voix de votre conscience. C’est à partir de ce moment que le naufrage de la foi risque de se produire.

Les miracles accomplis par l’Esprit prouvent que le règne de Dieu se manifeste déjà parmi les hommes. Jésus dit en Matthieu 12.28, Si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous. Les pharisiens n’étaient pas sans le savoir. Mais ils ont persisté à méconnaître le Messie. Ils ont ignoré leur conscience et refusé d’admettre l’évidence. En se comportant de la sorte, ils ont blasphémé contre l’Esprit Saint.

Qui donc peut commettre le péché impardonnable? Celui dont la conscience a été rendue insensible. L’apôtre Paul le décrit comme étant une personne avec une ‘conscience cautérisée.’ C’est le terme qu’il emploie en 1Timothée 4.1-2. Or l’Esprit dit expressément qu’aux derniers temps quelques–uns apostasieront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs et à des enseignements de démons, disant des mensonges par hypocrisie, ayant leur propre conscience cautérisée. C’est-à-dire, brûlée par un fer chaud. Notre conscience est comparée à la peau. Un morceau de fer rougi au feu qui vient en contact avec la peau cause la destruction des terminaisons nerveuses. Cette peau perd alors toute sensibilité. De même, si un homme fait constamment taire sa conscience, celle-ci devient de moins en moins sensible, et elle finit par ne plus rien sentir. Elle est détruite, cautérisée. La destruction de la conscience rompt la communication entre Dieu et l’homme. L’Esprit Saint ne peut plus lui parler. Un tel individu peut commettre le mal sans se faire aucun scrupule. Il ne cherchera pas à demander pardon pour ses torts. S’il ne voit pas la nécessité du pardon, comment pourra-t-il alors être pardonné? Il ne pourra jamais être pardonné puisque le pardon est un acte de grâce auquel on doit répondre par la repentance (Luc 24.47; Actes 2.38). Celui qui commet le péché impardonnable n’est plus amené à la repentance car il a détruit sa conscience.

Sans retour possible

Le terme ‘conscience’ est absent de l’AT. Cependant, l’idée de la conscience y est certainement présente. Regardons deux passages de l’AT qui font allusion à l’activité de la conscience. Le premier texte se trouve en 2Chroniques 36.15-16.

2Chroniques 36.15. Et l’Éternel, le Dieu de leurs pères, envoya vers eux par ses messagers, se levant de bonne heure et envoyant, car il avait compassion de son peuple et de sa demeure.
16 Mais ils se moquaient des messagers de Dieu, et méprisaient ses paroles, et se raillaient de ses prophètes, jusqu’à ce que la fureur de l’Éternel monta contre son peuple et qu’il n’y eut plus de remède.

Prenez bien note de ces derniers mots, ‘jusqu’à ce qu’il n’y eut plus de remède,’ jusqu’à ce qu’il n’y eut plus aucun espoir de guérison, jusqu’à ce que le pardon ne fut plus possible. Le peuple de Juda fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel. Mais Dieu s’est montré patient et miséricordieux. Il leur envoya de nombreux avertissements par la voix de ses prophètes. Toutefois personne n’a voulu les écouter. Ils se sont même moqués des envoyés de Dieu et ont méprisé leur message. La situation s’est poursuivie jusqu’à ce que l’irritation de Dieu atteigne le point de non-retour. Juda ne pouvait plus bénéficier de la clémence de Dieu. Le Seigneur ne pouvait plus continuer à pardonner ses péchés. La mise en œuvre de son jugement s’est traduite par la destruction du royaume de Juda quand le roi de Babylone a décidé de faire sentir la puissance de son bras au peuple hébreu. Ceux qui ont réussi à échapper au fer de cet envahisseur furent déportés en Babylonie.

‘Jusqu’à ce qu’il n’y eut plus de remède.’ La gravité de ces mots se reflète également dans la phrase exprimée en Proverbes 29.1. Voici ce qui est écrit.

Proverbes 29.1. Un homme qui mérite d’être repris, et qui raidit le cou, sera brisé subitement et sans remède.

L’homme dont il est question ici a été réprimandé à plusieurs reprises, mais comme le peuple de Juda, il n’a pas voulu écouter. Il a refusé obstinément de tenir compte des reproches. On peut dire qu’il avait un cou raide, un cœur endurci, ou encore une conscience cautérisée. Tous ces termes décrivent la même attitude. Cet homme finira par être ‘brisé’ de manière irrémédiable. Le mot hébreu pour ‘brisé’ est employé dans d’autres passages en rapport avec un vase qui se casse ou qui se brise en de nombreux morceaux. Le dommage est tel que toute tentative de réparation s’avère futile. Il n’y a aucun espoir de remettre les morceaux ensemble. Les péchés de cet homme ne peuvent plus lui être pardonnés.

Dieu est riche en miséricorde. Il ne prend aucun plaisir à condamner les méchants. Il préfère la miséricorde au jugement. Mais lorsqu’un individu endurcit son cœur contre la volonté de Dieu, ignorant sciemment le témoignage de sa conscience, il met en péril sa condition spirituelle. Il est possible d’atteindre un point de non-retour où il ne peut plus être sauvé. Ne pouvant plus être repris par sa conscience, il n’arrive plus à distinguer le bien du mal. Cet endurcissement empêche la grâce de Dieu d’agir dans son cœur. Sans la repentance, il ne peut pas être pardonné. Le péché impardonnable est donc la résistance délibérée et persistante au témoignage de la conscience au point d’entraver définitivement l’action du Saint Esprit. Dieu seul sait si ce seuil a été franchi chez une personne.

Dans cette leçon, nous avons insisté sur la nécessité de vivre pour Dieu en toute bonne conscience. Soyons toujours disposés à suivre les inspirations de notre bonne conscience et conduisons-nous comme étant sous le regard de Dieu. Au mieux de notre connaissance, gardons-nous de ce qui est mauvais, et attachons-nous à ce qui est bien. Et si nous sommes repris pour une faute, n’endurcissons pas notre conscience. Laissons-la se former par la parole de Dieu et la communion fraternelle avec d’autres croyants. Celui qui adopte une telle attitude ne sera jamais coupable du péché contre l’Esprit.

Le blasphème fait à Dieu...


La femme Française

Sebastien Le Preste de Vauban est de retour...

Sébastien Le Prestre de Vauban — Wikipédia 

« La vie errante que je mène depuis quarante ans et plus, écrit-il dans la préface de la Dîme royale, m’ayant donné occasion de voir et visiter plusieurs fois et de plusieurs façons la plus grande partie des provinces de ce royaume, tantôt seul avec mes domestiques, et tantôt en compagnie de quelques ingénieurs, j’ai souvent occasion de donner carrière à mes réflexions, et de remarquer le bon et le mauvais état des pays, d’en examiner l’état et la situation et celui des peuples dont la pauvreté ayant souvent excité ma compassion, m’a donné lieu d’en rechercher les causes »



lundi 11 août 2014

La fin inéluctable de l'empire américain : Kali Yuga


Ceux qui réussiront à triompher de tous les obstacles…
 
Selon la tradition cosmologique hindoue, nous sommes dans le Kali Yuga (l'Age de Fer), qui est le dernier et le plus négatif des quatre cycles - les 4 yugas - de l'évolution cosmique. Chaque yuga est comme la saison d'une année super-cosmique, encore plus grande que l'année cosmique de la succession des équinoxes.
 
Lorsque la Terre arriva à son actuelle phase de manifestation et que le premier Âge, le Satya Yuga commença (Satya = pureté), l'humanité sortait à peine de son état originel d'innocence quasi-divine. Ce fut l'Age d'Or originel. Comme le temps s'écoulait, la planète tomba sous l'influence d'une spirale descendante négative, et la qualité de la vie dans chaque yuga successif s'éloigna de plus en plus de la connaissance de la vérité et de la Loi naturelle (la Réalité). Dans le second yuga, le Treta Yuga (l'Age d'Argent), la conscience spirituelle diminua d'un quart et pendant le temps du troisième cycle, le Dvapara Yuga (l'Age de Cuivre ou bronze) la négativité atteignit 50%.
 
Pendant le Kali Yuga la conscience planétaire est devenue très obscure et l'humanité travaille contre des conditions difficiles. Le sens de la justice a diminué jusqu'à un maigre quart de sa force originelle. Pendant notre histoire actuelle nous avons créé, et nous avons libéré tous les maux de la Boîte de Pandore. Il n'est pas étonnant que la race humaine connaisse une époque si difficile. Mais le moment d’un cycle de renouvellement est arrivé, et l'aube répand encore une fois sa lumière sur une planète confuse et ignorante.
 
Le Vishnu Purana, l'un des plus anciens textes sacrés de l'Inde, dit à propos du Kali Yuga: « Les chefs qui régneront sur la Terre seront violents et s'empareront des biens de leurs sujets ... Ceux qui sont paysans ou commerçants devront abandonner leur métier et vivront comme des serviteurs. Les chefs, par les impôts, voleront et déposséderont leurs sujets et mettront fin à la propriété privée. Les valeurs morales et le règne de la loi s'affaibliront de jour en jour jusqu'à ce que le monde soit complètement perverti et l'incroyance l'emportera parmi les hommes. »
 
Il existe beaucoup d'autres allusions à la division cyclique du temps. Par exemple, dans la Bible, le rêve de Nabbuchanedzar (Daniel 2 : 31-45) fut celui d'une image brillante et terrible, avec une tête en or fin, un torse en argent, des hanches en cuivre, et des jambes en fer. Les pieds et les orteils étaient en fer mêlé à de l'argile. Cette image fut détruite par une pierre, faite par des mains non-humaines, qui réduisit les pieds en poussière, et les débris volèrent dans l'air. Bien que le prophète Daniel ait interprété les différents métaux comme les empires du monde qui succédèrent à Babylone, le rêve avait aussi une signification plus cosmique.
 
Il représente les grands yugas. Les jambes de fer sont l'Age de Fer ou Kali Yuga, qui se termine à la fin de son cycle par la présente et instable civilisation, symbolisée par les pieds de fer et d'argile. Le prophète interpréta la pierre comme étant le véritable Royaume de Dieu qui remplacerait les autres civilisations, comme vrai et éternel Royaume.»
(René Guénon, « La Crise du Monde moderne »)
 
Cette fin apparaît comme étant « la fin du monde », sans aucune sorte de réserve ou précision, seulement à ceux qui ne voient rien au-delà des limites de ce cycle particulier ; une très excusable erreur de perspective, il est vrai, mais qui a néanmoins quelques conséquences regrettables par les terreurs excessives et injustifiées qu'elle provoque chez les gens qui ne sont pas suffisamment détachés de l'existence terrestre ; et naturellement ce sont les mêmes gens qui se font le plus facilement cette conception erronée, juste à cause de l'étroitesse de leur point de vue ... la fin qui est considérée à présent est indéniablement d'une importance considérablement plus grande que beaucoup d'autres, car elle est la fin d'un Manvantara tout entier, et donc de l'existence temporelle de ce qui pourrait proprement être nommé une humanité, mais cela, il faut le dire une fois de plus, n'implique en aucune manière que c'est la fin du monde terrestre lui-même, parce que par la réaffirmation qui prend place à l'instant final, cette fin elle-même deviendra immédiatement le commencement d'un autre Manvantara ... si on ne s'arrête pas avant le plus profond ordre de la réalité, on peut dire en toute vérité que la fin d'un monde n'est jamais et ne peut jamais être autre chose que la fin d'une illusion.» (René Guénon, « Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps »)
 
Ceux qui réussiront à triompher de tous ces obstacles et à triompher de l'hostilité d'un environnement opposé à toute spiritualité seront sans aucun doute un petit nombre; mais, une fois encore, ce n'est pas le nombre qui compte ici, car c'est un royaume où les lois sont assez différentes de celles de la matière. Il n'y a donc pas de raison de désespérer; et même là où il n'y a aucun espoir de parvenir à un résultat visible avant l'effondrement du monde moderne dans une catastrophe, ce ne serait pas encore une raison valable pour s'abstenir de se lancer dans un travail dont la portée s'étend bien au-delà du temps présent. Ceux qui pourraient se sentir tentés de se livrer au découragement devraient se rappeler que rien de ce qui s'accomplit dans ce monde ne peut être inutile, que la confusion, l'erreur et l'obscurité ne peuvent jouir que d'un triomphe trompeur et purement éphémère, que toute sorte de déséquilibre partiel et transitoire doit nécessairement contribuer au grand équilibre du tout, et que rien ne peut finalement prévaloir contre la puissance de la vérité ; ils devraient prendre pour devise celle qui fut adoptée en d'autres temps par certaines organisations initiatiques en Occident : Vincit omnia Veritas. (la Vérité triomphe de tout).

samedi 2 août 2014

Le mystère de la chapelle de la cité d'orgueil...

Solitaire parmi les vignes, l'église de Cabanac dresse son majestueux clocher carré, percé d'imposantes fenêtres à remplage, sur un plateau dominant en à pic la " cité " disparue d'Orgueil et les rives du Lot.

Les origines de cette chapelle remontent au XIIe siècle comme en témoigne une ancienne abside semi-circulaire encore greffée sur la nef. Cabanac étant concomitante à l'existence du castrum d'Orgueil, on la considère comme étant l'église de ce site.

Cependant une vieille légende quercynoise raconte qu'elle aurait été érigée par les anglais au cours de la guerre de Cent ans (XIVe - XVe siècle). Il faut savoir qu'à cette époque, l'église de Cabanac ainsi que le castrum d'Orgueil étaient situés à la limite des possessions du roi de France et de celles du Duc d'Aquitaine, roi d'Angleterre. Quand vint la guerre de cent ans opposant français et anglais, Orgueil passa rapidement aux mains des anglais. Ce serait pour célébrer cette victoire qu'un chef anglais aurait demandé à ses hommes de lancer une flèche et de construire en son point d'atterrissage une église.